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Si maintenant nous comparons ce tableau des données les plus générales de la science du langage avec les affirmations de l’Ecole viennoise de philosophie scientifique, nous ne pouvons manquer d’être frappés par l’analogie du langage qui constitue le fonds du fait scientifique avec la part automatique du langage courant. Le caractère formel de la science signifie, en eflet, que les mots qu’elle emploie sont des signes purs, des signes dénués de signification, tout comme les automatismes de formation des mots correspondent à une activité psychologique différente de celle qui correspond à la compréhension du sens des phrases. D’autre part les éléments fondamentaux du langage scientifique sont sa grammaire et sa syntaxe, donc les lois abstraites qui permettent de former les phrases. Or les fonctions correspondantes de l’activité verbale appartiennent à la part automatique, comme le montre nettement l’existence de malades qui, atteints de troubles intellectuels graves, n’en prononcent pas moins des suites de phrases grammaticalement correctes quoique dépourvues de toute espèce de signification.
L’analogie du langage scientifique
et de la partie automatique du langage courant étant ainsi mise en lumière, il ne faudrait cependant pas conclure de cette analogie à une identification. En effet, le langage scientifique a le caractère d’un langage formel pur, c’est-à-dire d’un langage qui serait complètement réduit à son rôle rationnel et abstrait, à sa syntaxe abstraite mais ce caractère n’appartient jamais au langage courant quelque automatisme que ce dernier puisse acquérir. Pour éclaircir ce point, notons que l’un des caractères les plus typiques du langage à ses origines chez les primitifs, consiste en une certaine adhérence du mot à la chose qu’il représente, adhérence qui permet par exemple d’agir sur la chose en prononçant son nom. On sait en effet que, pour les primitifs, connaître le nom d’un objet représente bien plus que la possession d’un simple moyen de désignation de cet objet cette connaissance entraîne une sorte de participation mystique entre l’homme et la chose. Ce caractère a, semble-t-il, beaucoup moins disparu de la psychologie commune actuelle qu’il
n’apparaît tout d’abord. Ne parlons que pour mémoire que la tradition gnostique et mystique qui se continue d’une manière plus on moins occulte au cours des siècles, et qui réapparaît particulièrement vive dans les époques socialement et moralement troublées. Nous référant simplement à la psychologie courante, ne semble-t-il pas que la question « comment cela s’appelle-t-il », vise à tout autre chose que la simple acquisition d’un signe abstrait d’usage social ? Je crois au contraire que la réponse à cette question a pour effet de rassurer en quelque sorte l’homme qui la reçoit, à propos de la chose, de la lui faire paraître moins inconnue, moins extérieure, partant moins hostile. D’ailleurs la répugnance générale à adopter des mots purement conventionnels, la tendance à désirer, au contraire, que, soit étymologiquement, soit autrement, le mot rappelle d’une certaine manière lachosë, housparaissehtehcbre desihdlcationsdanscesens. Il semble donc que le langage courant ne soit ni ne devienne naturellement scientifique. Le langage scientifique, s’il est analogue aux automatismes du langage courant, les dépasse cependant infiniment en abstraction par le fait qu’il est posé comme purement formel. Ceci nous conduit à penser que l’on trouve à la base de la science, un acte proprement spirituel qui a pour fonction de créer ce formel pur, ce rationnel parfait, qui va constituer la science. Cet acte peut donc être considéré comme agissant en sens inverse des actes qui, aux yeux des philosophes de l’Ecole viennoise, forment le contenu de la philosophie. En effet, alors que ces derniers ont pour but d’introduire dans le cadre formel des énoncés scientifiques des contenus de conscience, l’acte dont nous parlons a pour but de vider radicalement des notions de leur contenu concret de manière à ne laisser subsister que des signes maniables par la raison, c’est-à-dire homogènes les uns aux autres. Pour ces raisons, nous avons proposé, Arnaud Dandieu et moi, d’appeler cet acte, acte rationnel d’exclusion.
Cependant il ne faudrait pas croire que l’homme accomplisse d’emblée l’acte radical que je viens de décrire. Il semble au contraire qu’il y soit préparé par des actes d’exclusion partielle de plus en plus profonde, qui seraient comme des jalons successifs de la marche vers le rationnel marquant les étapes successives de l’invention humaine. Je n’entrerai pas ici dans plus de détails, qui m’écarteraient bien loin de mon sujet. Je citerai seulement, en exemple, pour y rentrer, le fait de l’acquisition du langage par l’enfant. M. Delacroix, dans. un petit livre des plus intéressants consacré à ce sujet, insiste sur le fait que cette acquisition ne se fait nullement par une sorte d’endosmose imitative, mais qu’elle implique de la part de l’enfant des. actes.
inventifs successifs qui marquent la croissance de son intelligence Et notamment, l’un des plus importants est celui par lequel l’enfant comprend, souvent très soudainement, le principe que chaque chose. a un nom, avocat meaux droit pénal qui subsiste aujourd’hui et demain, pendant le jour ou pendant la nuit, indépendamment de toutes autres circonstances extérieures. Il s’agit bien là d’un acte d’exclusion, principalement du temps, puisqu’il introduit pour la première fois un élément de permanence sous le flux temporel. De ce premier acte constitutif du langage jusqu’à l’acte rationnel d’exclusion qui fonde le langage formel, on peut voir une progression par étapes successives et discontinues, chacune de ces étapes marquant une conquête de l’intelligence obtenue par exclusion d’un certain donné, ou, plutôt parune dichotomie faite à l’intérieur de ce donné et opposant de ma-nière de plus en plus aiguë le concret à l’abstrait.